Inde : Free Basics de Facebook ne verra pas le jour

Le régulateur du pays estime que le service proposé par Mak Zuckerberg ne respecte pas la neutralité du Net. C’est un revers de taille pour le roi des réseaux sociaux dans la conquête de ce marché stratégique.

C’est un non. Après presque deux mois d’examen, le régulateur indien des télécoms a retoqué le projet Free Basics proposé par Facebook. « Tout ce qui est sur internet est indépendant par essence et ne peut être facturé de manière différente », a expliqué le président de la TRAI, Ram Sevak Sharma, lors d’une conférence de presse. Il est ainsi interdit de proposer des tarifs différenciés et discriminants d’accès à Internet sur téléphone mobile ». Traduction, le service ne respecte pas la neutralité du Net.

Réduire les barrières

« Bien que déçus par cette issue, nous allons poursuivre nos efforts pour éliminer les barrières et donner un chemin d’accès plus facile à internet et à toutes les opportunités qu’il apporte, aux personnes qui n’en bénéficient pas encore », commente Facebook dans un communiqué. C’est néanmoins un revers de taille pour le roi des réseaux sociaux dans la conquête de ce marché stratégique.

L’idée de Free Basics est de proposer gratuitement des services web aux populations des pays en voie de développement. Un service qui viole clairement la neutralité du net tout en déstabilisant le marché des télécoms, affirment les opposants indiens au projet(réunis sur le site savetheinternet.in) ne serait-ce qu’en raison de la place centrale que s’attribue Facebook, forcément pas totalement désintéressé dans ce projet. Les dirigeants de Facebook se défendent de telles accusations, mais les collaborations délicates avec les opérateurs locaux mettent clairement en exergue cette problématique sur le terrain.

’Free Basics’ n’est qu’un moyen de verrouiller les utilisateurs vers l’écosystème de Facebook

« Nous n’avons pas de problème avec l’Internet libre à partir du moment où il est ouvert pour tous. ’Free Basics’ n’est qu’un moyen de verrouiller les utilisateurs vers l’écosystème de Facebook. Il n’y a pas Google, ni Youtube », indique Mahesh Murthy, patron d’une startup indienne interrogé par Bloomberg, « Il n’est pas possible que les riches aient accès à l’intégralité du net quand les pauvres eux ne peuvent avoir accès qu’à Facebook ».

Pour Facebook, l’Inde est un marché capital. Mark Zuckerberg a à ce sujet mentionné que l’Inde est désormais le « marché le plus important pour Facebook ». Pour connecter cette population très importante, Facebook n’hésite pas, en concurrence avec Google, à déployer des projets de drones, de satellites et de lasers pour amener l’Internet dans les régions les plus reculées de l’Inde.